Les Lumières d’hiver à Vézelay

La basilique s’éclaire davantage au solstice d’hiver

Autour du solstice d’hiver, la lumière du soleil joue à merveille avec l’architecture intérieure de la basilique de Vézelay, suivant l’intention et l’art des moines bâtisseurs.


«La période du solstice d’hiver est paradoxalement la plus lumineuse dans l’église abbatiale de Vézelay. C’est l’époque de l’année où cette dernière est la plus éclairée »,

déclare Véronique Feugère, guide-conférencière à la Maison du visiteur.

Comment les ténèbres se transforment en lumière

Une maquette représentant la basilique, installée à la Maison du visiteur, restitue la course du soleil sur l’édifice au jour des solstices.

Cette maquette permet de comprendre pourquoi, à chaque heure de la journée la lumière joue avec son architecture intérieure.

Basilique Sainte Marie Madeleine - Les lumières d'Hivers à Vézelay

À partir du 21 décembre et jusqu’au début du mois de janvier, du lever du jour à sa déclinaison vespérale, se joue dans l’abbatiale un merveilleux spectacle :

Des marches de lumière se dessinent le matin au sol du bas-côté nord.

L’après-midi les chapiteaux romans sont frappés de coups de projecteurs solaires.

En ce nuageux après-midi, le conférencier Christopher Kelly initie un groupe d’une quinzaine de personnes à la symbolique des voûtes, fenêtres et sculptures de l’église abbatiale.

« La pierre est le corps de l’église, elle est comme élevée par la lumière toute l’année », explique-t-il.

Au solstice d’hiver

S’arrêtant un instant au pied du chapiteau sculpté représentant David maîtrisant un lion, Christopher explique les combats intimes qui se nouent au cœur de l’humanité :

Comment chacun passe de la colère à la tendresse, comment toute vie est « transformation », et comment les ténèbres se transforment en lumière.

C’est précisément à cet instant que les nuages se déchirent et que le soleil fait une brève et intense apparition, illuminant enfin les chapiteaux hauts du nord de la nef, ainsi que les piliers éclairés d’une lueur plus subtile.

La magie de Noël a encore opéré, perpétuant à travers les siècles l’intention des moines bâtisseurs du Moyen-Âge : celle de faire de la colline surmontée de son église un vaisseau de pierre capable de dompter la lumière.

Christine Joseph, correspondant de l’Yonne Républicain

Article paru dans l’Yonne Républicain le 30 décembre 2017